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Histoire d'un Shriner : Rencontrez John-Michael Phillips

Histoire d'un Shriner : Rencontrez John-Michael Phillips

Faites connaissance avec John-Michael Phillips, membre des Ballut Abyad Shriners d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique, qui a fondé Cause-Players, une troupe de cosplay engagée.
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Intervenant 1 : Il y a environ six ans, bientôt sept, je suis devenu franc-maçon, comme mon grand-père. Pour renouer avec lui, je me suis joint à la franc-maçonnerie. Après son décès, je me suis toujours souvenu de lui comme d'un Shriner. Mon premier réflexe a donc été d’intégrer l’organisation, pour faire partie de ce à quoi il appartenait. J'ai notamment créé un groupe de cosplayeurs. Nous faisons du cosplay pour une bonne cause : les enfants de Shriners. On s'déguise en super-héros, des Ghostbusters à Spiderman en passant par Superman. On participe aux défilés. Nous militons pour la lutte contre l'intimidation à l'école et l'inclusion dans notre communauté en participant à des fêtes de quartier et en intervenant dans les écoles. On nous a même demandé de rencontrer des patients de Shriners dans leurs écoles et de les soutenir directement. Alors, entendre dire qu'être un tyran est mal ou qu'être inclusif est une bonne chose, c'est une chose, mais quand Superman arrive et te le dit, ça change ta façon d'agir. Dans la société actuelle, et surtout dans ma génération, tout le monde dit vouloir faire partie de quelque chose de plus grand. Entrer dans la franc-maçonnerie a été important pour moi, mais en me joignant au Shriner, j'ai vraiment vu mes actions avoir un impact. Et on a envie de faire partie de quelque chose d'aussi grand. Être Shriner m'a profondément transformé. Quand j'ai quitté l'armée, j'étais perdu. C'est un milieu structuré. On s'attend à ce que chacun réponde à certaines exigences. On peut se tourner vers un supérieur hiérarchique et supposer qu'il pourrait être notre mentor. Quand j'ai quitté l'armée, j'étais un jeune mari, un jeune père. J'étais à 24 heures de route de mon plus proche parent, quelqu'un sur qui je pouvais compter en permanence. Et mon entrée dans la franc-maçonnerie et le Shrine m'a permis de trouver des mentors. Nous avons un groupe de jeunes qui organise des activités novatrices pour nos jeunes. Ils aiment faire des choses comme l'Oktoberfest, des dégustations de whisky, des rencontres amicales, pas juste pour le plaisir d'être ensemble, mais pour une bonne cause. Si je n'avais pas été Shriner, je serais perdu. J'étais à une étape où j'avais besoin de cette fraternité. J'avais besoin de cette solidarité. C'était le genre de situation où je ne savais pas comment me comporter en dehors du cadre militaire. C'était devenu une partie tellement importante de ma vie sociale que je m'accrochais à tout, peut-être même trop. On sortait avec un ami, et il disait : « On va faire ci. On va faire ça. Et on s'accrochait à lui parce que c'était notre nouveau réseau social, les jeux vidéo, les loisirs. Je me sentais vide. Je n'avais pas de but plus grand. Et ma femme me le répétait sans cesse. Je suis entré dans la franc-maçonnerie. Eh bien, c'était parfois un peu ennuyeux. Elle m'a dit : « Ça ne me dérange pas de passer une heure ou deux à la loge avec les autres dames pendant que tu y es. Vous organisez des choses. » Et elle a ajouté : « T'as l'air plus heureux et moins agité. » Et quand je suis entré dans les Shriners, elle a dit honnêtement : « Je ne t'ai jamais vu aussi impliqué dans quelque chose. » Et elle aimait être à mes côtés et me voir aussi passionné. C'est difficile d'imaginer ce que je ferais autrement. Devenir Shriner m'a sans aucun doute rendu meilleur. Je sais qu'on le voit sur les affiches, c'est courant. Ça peut paraître cliché, mais ça ne l'est pas. J'ai une jeune famille et une femme active. J'ai deux jeunes filles et on fait du cosplay ensemble. On décore la voiture comme celle des Ghostbusters. On participe au défilé. On va au Comic-Con. On peut faire plusieurs choses. On peut s'y rendre en étant jeune et sans le sou. On peut s'engager en tant que jeune père de famille, en tant qu'homme dont les enfants sont sur le point de quitter le nid, ou encore en tant qu'homme sur le point de prendre sa retraite. Chez les Shriners, il y a toujours une étape, une période pour chaque homme. Ce qui est génial avec les Shriners, les Enfants Shriners ou le Fonds de transport, c'est que chaque dollar compte. Un groupe de Shriners à Tampa, un autre à San Antonio, à Cheyenne (Wyoming) ou même à Albuquerque, lorsqu'on recueille des fonds, il est possible que chaque dollar aille au même enfant. On pourrait tous regarder la télé et se dire : « Cet enfant en est là aujourd'hui grâce au brisket qu'on a cuisiné, aux vergers de pommiers, aux choses qu'on a faites. » J'ai eu la chance d'aller à Galveston comme clown et de lire des livres ensuite, en costume, avec juste un nez. Et puis, il y avait cet enfant, brûlé sur au moins 70 % de son corps, son visage, ses bras… et il venait du Mexique. Et nous ne parlions pas la même langue, mais nous communiquions et il m'apprenait des choses. Même s'il souffrait énormément, car il s'arrêtait de temps en temps, quand je faisais une remarque sur son masque ou ce genre de choses, il se levait sur le lit, prenait la pose, faisait des mouvements de bras et était tout excité. On a passé quinze minutes à jaser, enfin, il a passé quinze minutes à parler. Et j'acquiesçais de toutes mes forces à tout ce qu'il disait. J'ai fondu en larmes plusieurs fois, car il était hospitalisé depuis, je crois, deux mois. Ma mère disait : « Il n'a jamais été aussi enthousiaste, car c'était un enfant passionné par quelque chose. C'était du catch mexicain. » Et il était content que je sois enthousiaste. Il disait un mot et je le questionnais. Oh, je lui ai répété le mot sous forme de question. Et il disait : « Oui, oui. » Et il m'expliquait. C'était tellement émouvant. Je suis retourné à la maison et j'ai dit à ma femme : « Si je ne fais plus jamais rien au monde, je veux revenir juste pour soutenir ces enfants. « Quand je raconte cette histoire, les gens me disent : « Moi aussi, j'y étais. J'ai rencontré des gars de 80 ans, de 50 ans, de 20 ans. Et on a tous la même chose. Si j'devais décrire c'que j'ressens, j'dirais que c'est comme prendre une si grande inspiration qu'on a mal aux poumons. C'est exactement ce qu'on ressent quand on leur parle et qu'on ressent leur joie. C'est ça, le lien. Cet enfant a été soigné grâce aux centaines de milliers de Shriners qui ont amassé au moins un dollar pour l'aider. On me demande souvent : pourquoi les superhéros ? Pourquoi être un superhéros ? C'est ma fille qui a eu l'idée la première que c'était le costume de superhéros de papa, quand on mettait le chapeau. C'est comme ça qu'on en est arrivé là, et aux superhéros que les enfants aiment tant. Notre groupe, les cosplayers, a une occasion unique qu'on saisit chaque année. Maintenant que nous avons enfin obtenu notre charte et que nous sommes lancés, nous allons l'appeler « Le héros qui est en chacun de nous ». Cela célèbre les enfants, car les enfants sont des héros lorsqu'ils s'opposent à l'intimidation, lorsqu'ils s'opposent à la diversité. Et c'est ce que sont nos patients du Shrine. Ce sont des enfants confrontés à des situations extrêmes qui n'ont rien demandé. Ce n'était pas de leur faute. Et pourtant, ils doivent l'accepter. C'est pourquoi j'aime aller dans les hôpitaux. Mais les Shriners qui participent sont eux aussi des héros. Et je veux qu'ils le sachent également. Vous n'êtes pas juste un gars qui met un chapeau rigolo et qui conduit une petite voiture dans un défilé. Quand un enfant voit ce chapeau, c'est ton emblème. C'est votre pièce d'échecs. C'est quand vous vous tenez face au vent et que votre cape retombe, que vous êtes un héros. C'est pourquoi on dit qu'il y a un héros en chacun de nous. Les Shriners pensent parfois qu'ils ne font qu'amasser des fonds. Ils pensent parfois qu'ils sont juste là pour aider. Beaucoup d'entre eux ne réalisent pas l'impact à long terme de leur action, qu'ils sauvent vraiment des vies. Et je peux l'affirmer parce que j'ai rencontré des ambassadeurs. J'ai rencontré des enfants hospitalisés qui le confirment. J'ai même eu la chance de rencontrer une femme de 62 ans. Elle m'a confié que sans les Shriners, on lui avait dit, petite fille, qu'elle ne marcherait jamais et qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfants. Lors de notre rencontre, elle m'a présenté au moins cinq de ses petits-enfants. Cette femme de 62 ans m'a pris dans ses bras et m'a remercié pour mon travail comme si c'était grâce à lui qu'elle pouvait marcher ce jour-là. Et j'ai réalisé que ce n'est pas parce qu'elle me voit comme un Shriner individuel, mais parce qu'elle voit Shriner comme un super-héros, cape rouge flottant au vent, fez coiffé, prêt à conquérir le monde et à sauver les enfants. Alors, quand on devient Shriner, c'est une des choses qu'on peut faire. On devient un héros, c'est en nous. Il suffit de mettre le chapeau, d'enfiler son costume et de partir à la conquête du monde.